Il est exact qu'on a pu observer des effets de contagion au profit des catégories très qualifiées : certaines grandes entreprises – Air France, le secteur bancaire, le port – appliquent elles aussi la prime de vie chère. Les travailleurs moins qualifiés du privé, plus nombreux dans le territoire, perçoivent des salaires plus faibles, car ils sont fortement concurrencés sur le marché local.
Soit on améliore la répartition de la valeur ajoutée dégagée par une entreprise, notamment par des règles permettant une meilleure redistribution au profit des travailleurs du bas de l'échelle, soit on augmente les revenus de transfert venant des autorités, ce qui permettrait de gonfler le revenu disponible et de consommer davantage. Mais attention : dès lors que l'on augmente les revenus, les prix augmentent mécaniquement.
Il faudrait se décider à évaluer l'efficacité du dispositif BQP – je regrette qu'on ne l'ait pas fait avant de le modifier. En tout cas, il serait bon de s'en servir pour essayer de contrôler l'évolution des prix. Si les agents percevaient, comme je l'ai proposé, une allocation supplémentaire qu'ils utiliseraient pour consommer des biens et services locaux, à supposer que ces produits relèvent du système BQP, les prix ne pourraient pas augmenter beaucoup.