La production locale est parfaitement substituable. Hormis certains produits au poids relativement anecdotique, tels que les confitures, la totalité de la production locale est en situation d'être substituée à des importations. Le contraire n'est pas toujours vrai : de nombreuses productions locales ne peuvent pas concurrencer les importations, faute d'économies d'échelle.
S'agissant du lien entre production locale et importations, j'ai souvent entendu dire qu'il relevait de l'antagonisme. Dans un schéma macroéconomique analytique, il n'en est rien, car l'importateur a intérêt à ce que le producteur local soit le plus mauvais possible en matière de performance économique. Plus ses coûts de production et sa marge sont élevés, plus ses prix sont élevés, et plus l'importateur y gagne du point de vue de la rente différentielle, car la production locale est d'autant plus substituable, comme je l'ai démontré à plusieurs reprises, notamment devant l'Assemblée nationale. L'importateur n'a pas intérêt à se battre. Il suit. Cela participe aussi à la vie chère.