Avant de procéder à un changement, il convient de bien appréhender les différents enchaînements macroéconomiques : c'est vrai pour l'octroi de mer comme pour tout mécanisme économique. Or, on a malheureusement pour habitude de s'arrêter au début du raisonnement en considérant que l'octroi de mer est responsable de la cherté de la vie – point de vue avec lequel je ne suis d'ailleurs pas tout à fait d'accord.
Par ailleurs, ma collègue Françoise Rivière a rappelé qu'en tant que Français et Européens, nous sommes tenus de respecter certaines normes en matière de commerce et de production. Les pays qui nous entourent, notamment dans l'océan Indien, n'étant pas soumis aux mêmes obligations, cela crée une forme de concurrence déloyale. C'est vrai également pour les pays européens qui font face à des économies émergentes n'ayant pas les mêmes exigences en matière sanitaire et environnementale. S'il n'est pas question de se soustraire à des normes qui contribuent au bien-être des populations, il conviendrait toutefois de mieux prendre en considération les spécificités ultramarines car certaines règles applicables à l'Europe ne sont pas adaptées à la production en outre-mer, notamment en milieu tropical. Certes, les normes offrent une garantie de qualité des produits mais elles ont un coût : c'est le jeu économique.