Je tiens à vous remercier d'associer enfin les Ultramarins à une réflexion sur les outre-mer !
Au-delà des sujets de la pauvreté et des inégalités, nous travaillons plus généralement sur le développement soutenable des petites économies insulaires, dont celles des outre-mer français. Nous abordons tous les aspects : vulnérabilité, résilience, commerce international et coopération régionale, stratégies de développement, tourisme, ainsi que les questions institutionnelles liées au développement économique.
En matière de vie chère, les écarts de revenus expliquent, davantage que les écarts de prix, les difficultés de pouvoir d'achat. Il convient de réfléchir en termes d'équilibre général. On s'en tient trop souvent aux effets directs en oubliant les effets induits, ce qui conduit à « brûler des sorcières » comme l'octroi de mer ou la sur-rémunération, alors qu'en approfondissant l'analyse, on perçoit le danger de remettre en question ces dispositifs.
Il ne faut pas oublier le rôle des inégalités et l'analyser sous l'angle de la double causalité. Si chacun reconnaît que la vie chère entraîne des inégalités, les inégalités constituent aussi un facteur de vie chère. Enfin, on ne peut plus traiter des sujets ultramarins sans intégrer la dimension du changement climatique dans la formation des prix et des revenus.
Pour comprendre le présent, on ne peut faire l'économie d'une analyse historique. Il ne s'agit pas de désigner des coupables, morts depuis longtemps, ni de faire preuve d'une repentance symbolique, qui n'offre guère de solution, mais d'étudier les mécanismes des institutions coloniales, qui continuent à produire des effets et expliquent les problèmes de vie chère, d'inégalités et de pauvreté.
La thématique de la coopération régionale est essentielle, non seulement pour discuter des revenus et des prix mais aussi pour aborder la diplomatie territoriale et l'autonomie politique. En dépit de son caractère épineux, il n'est plus possible d'échapper à ce type de questionnement.