Concernant la réserve citoyenne, nous visons surtout le vivier que représente le monde universitaire. Pour la réserve opérationnelle, qui est un relais indispensable, le plan d'action vise à mieux utiliser cette réserve, car des marges de progression existent. La limite d'âge ira jusqu'à 72 ans, un âge au-delà duquel beaucoup de praticiens exercent encore dans la médecine civile ; c'est une excellente mesure.
Concernant les critères d'aptitude à la réserve, un groupe de travail piloté au sein de la direction centrale est chargé de définir les conditions minimales pour être militaire, puis celles qui sont requises selon l'emploi qui sera exercé. Il s'agit pour nous de les déterminer médicalement ; c'est le commandement qui définit le niveau d'emploi. Nous évaluons l'état de santé, mais notre logique n'est pas celle de la médecine du travail.
S'agissant des nouveaux agents neurotoxiques, le Centre de transfusion sanguine des armées doit évoluer – dans ses équipements, dans ses compétences – pour pouvoir produire des contre-mesures médicales. Cette évolution est tout à fait supportable pour le SSA. Il s'agit là encore de garantir la résilience de la nation.
En ce qui concerne l'aide à l'Ukraine, nous avons pris en charge des blessés ukrainiens dans nos hôpitaux d'instruction des armées, organisé des stages de formation, fait du conseil. Pour l'instant, cette aide est à la hauteur de ce qui nous a été demandé.
Les maisons Athos, sous la responsabilité du SGA, relèvent en effet non pas du soin médical, mais de la réhabilitation. Pour notre part, nous pouvons apporter un appui, des conseils, nous avons déjà vu les blessés qui y séjournent et nous pouvons les reprendre si besoin dans nos structures de soin.
Concernant la séropositivité, les réflexions sont en cours et des experts scientifiques travaillent sur le dossier. Nous pourrons en reparler plus en détail.
À l'heure actuelle, les femmes représentent environ 63 % de nos effectifs globaux, sachant que leur proportion dépasse 90 % dans certains corps, comme les infirmiers. Dans les écoles, la mixité n'est plus un problème. Cela reflète la féminisation des professions de santé en général. Les femmes sont employées dans les mêmes conditions que les hommes. Nous devons prendre en considération les évolutions sociétales, et cela vaut quel que soit le genre. Notre recrutement, y compris secondaire, est ouvert. Notre but, je le répète, est d'avoir du personnel formé pour être médecin militaire.
En ce qui concerne Clermont-Tonnerre, le projet médical de l'hôpital n'inclut pas la compétence correspondant aux besoins des parturientes. Les partenariats sont discutés d'hôpital à hôpital. Les spécialités dépendent d'autorisations d'exercice et nous ne sommes pas habilités à toutes les proposer.
S'agissant de la rationalisation, c'est le projet médical qui détermine l'orientation de l'hôpital. Nous avons besoin de trauma centers, ce qui suppose tout un environnement pour prendre en charge les blessés lourds, sans compter les soins de réadaptation et de psychiatrie qui ne sont pas nécessairement dispensés dans les centres civils. En même temps, l'hôpital doit avoir un ancrage territorial et son projet médical doit aussi être lié aux besoins de la population civile.