Le SSA est capable de développer une chaîne permanente qui part de l'extrême avant, au plus près des combats et des combattants – ses personnels y sont exposés aux mêmes risques qu'eux –, et concerne tous les engagements. Elle permet une prise en charge le plus tôt possible qui peut aller jusqu'à l'évacuation médicale vers nos hôpitaux militaires. Un hôpital militaire, c'est le dernier maillon de prise en charge depuis le théâtre d'opérations. Les actes techniques pratiqués à l'extrême avant ne sont pas définitifs : ils permettent la survie. Les équipes qui accueillent les blessés dans nos structures hospitalières réalisent le traitement définitif du blessé.
L'hôpital militaire doit être pensé comme une structure opérationnelle, implantée dans un territoire de santé civil, laquelle est sa mission quotidienne, mais ayant cette singularité militaire. Celle-ci se traduit aussi par certaines particularités – nucléaire, radiologique, biologique et chimique. Pour accueillir les blessés dans un second temps, l'hôpital militaire propose une offre de soins spécifique : chirurgie, psychiatrie, MPR (médecine physique et de réadaptation).
En cas de conflit de haute intensité ou d'une crise comme celle du covid, lors de laquelle on a évacué des malades depuis des zones très touchées de l'Est vers Brest ou Bordeaux, un plan spécifique, en lien avec la santé publique, est en préparation pour permettre l'accueil secondaire des personnes touchées. C'est l'un des enjeux du protocole pluriannuel que j'ai cité. La fonction hospitalière militaire ne pourra pas réagir seule à une crise de haute intensité ; il faut donc construire le parcours du blessé avec le territoire de santé et le système de santé civil.
Comment situer l'hôpital militaire à la fois dans ce territoire et dans le territoire militaire ? L'avantage d'une implantation en plusieurs endroits est de permettre de s'appuyer sur plusieurs structures hospitalières à des fins de résilience.