Le SSA subit, comme les services de santé civils, le manque de professionnels de santé.
La décision dont vous parlez a été travaillée pendant un an. Je suis allé l'annoncer moi-même aux élèves, qui ont pu obtenir des explications, des réponses à leurs questions et ont bénéficié d'un suivi. Je me suis déplacé plusieurs fois et cela a été fait de manière répétée dans les écoles.
Ce qui a motivé la décision est la réforme des trois cycles d'études en santé. Permettrait-elle de disposer à la sortie de praticiens militaires, c'est-à-dire dotés d'un diplôme d'études spécialisées (DES) pour pouvoir exercer le métier, mais aussi d'une formation militaire ? Il devenait très difficile de garantir qu'il y aurait 120 médecins à la sortie du cursus. Les études sont de dix ans pour un médecin généraliste, un peu plus pour les spécialistes : il faut déjà attendre au moins dix ans pour que les personnels soient en emploi. La modélisation a montré qu'il fallait garantir la dimension militaire de la formation, qui permet aussi de disposer de spécialistes dans plusieurs domaines, soit directement, car ces praticiens pourront devenir des spécialistes hospitaliers, soit en recrutant par contrat des personnes déjà formées.
Le principe est de s'appuyer sur un socle très fourni, et nous avons augmenté le nombre de places en première année, mais nous misons aussi sur un recomplètement pendant les études : il s'agit d'une politique de flux. À la différence de ce qui se faisait auparavant, j'ai ainsi ouvert des postes au recrutement jusqu'au dernier cycle. L'objectif est d'avoir 120 médecins non à l'entrée, mais à la sortie. C'est une garantie de stabilité. En effet, se fonder sur le recrutement de contractuels déjà formés ne fonctionne que pour des spécialités attractives.