La mission du SSA est unique : apporter en tout lieu et en toute circonstance à tout militaire exposé à un risque lié à son engagement opérationnel un soutien santé qui va de la prévention la plus efficace à la meilleure qualité de prise en charge en cas de maladie ou de blessure.
Le SSA est organisé autour d'une direction centrale, de cinq composantes – la médecine générale, les hôpitaux, la formation, la recherche et l'innovation et le ravitaillement médical – et de deux fonctions d'appui : les ressources humaines (RH) et les systèmes d'information en santé.
Le service compte aujourd'hui un peu plus de 14 200 personnels – praticiens, paramédicaux, personnels administratifs, techniques, logistiques –, auxquels s'ajoutent 4 100 réservistes, dont la contribution à notre action est très importante.
Nous avons trois atouts. Premièrement, le service est un haut lieu scientifique et technique. Nous sommes là pour prodiguer des actes techniques de très haut niveau dans des circonstances parfois très difficiles. Deuxièmement, nous nous appuyons sur une organisation intégrée, en deux sens du terme : intégrée aux forces armées, mais aussi au sens où elle englobe toutes les composantes que j'ai citées. La réactivité et la permanence sont notre troisième et dernier atout. Nous sommes capables, comme on l'a vu à Mulhouse, de mettre rapidement sur pied des structures et même d'en inventer. Nous devons aussi assurer la permanence du soutien médical pour garantir la liberté d'action stratégique du chef d'état-major des armées et du Président de la République.
Les trois grands axes de notre ambition stratégique pour 2030 consistent à nous recentrer sur l'opérationnel, à refonder notre organisation, enfin à nous réaligner avec nos partenaires interministériels, notamment de la santé publique, et étrangers.
Ainsi, nous avons défini notre concept de soutien médical opérationnel ; entrepris, à mon arrivée, de refonder la direction centrale afin d'y développer l'anticipation et certaines composantes et, surtout, de revoir l'ensemble du volet ressources humaines ; enfin, nous avons signé un protocole pluriannuel avec la santé publique en avril 2022.
Quelles sont les priorités pour 2023 dans le cadre du projet de loi de programmation militaire (LPM) ?
Du point de vue opérationnel, il nous faut procéder à plusieurs retex (retour d'expérience) : celui de l'opération Résilience, notamment concernant notre relation avec la santé publique ; celui de l'opération Barkhane, qui nous a permis de confirmer certains axes, dont notre doctrine du soutien médical opérationnel ; celui de la guerre en Ukraine ; enfin celui de l'exercice Orion, également en ce qui concerne notre lien avec la santé publique. Il faut enfin préparer les Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
En matière d'organisation, le gros chantier est celui des ressources humaines. Il est primordial de définir une nouvelle politique et un nouveau modèle mettant l'accent sur l'identité militaire des soignants, suivant trois phases qui visent à permettre de rejoindre à terme l'ambition des armées.
Dans le même domaine, je suis attentif au renforcement de nos réserves. Il s'agit d'optimiser leur emploi, de favoriser leur accueil mais aussi de veiller au rayonnement du SSA afin de susciter davantage d'engagements.
Nous réfléchissons avec le cabinet du ministre à l'évolution de notre capacité hospitalière, un enjeu majeur pour répondre aux besoins des armées en faisant profiter celles-ci d'une offre de soins à proximité tout en tenant compte des réalités des territoires de santé. Enfin – c'est l'un des enseignements de la guerre en Ukraine –, nous devons consolider notre fonction de veille et d'expertise dans ce domaine.
S'agissant des sujets plus particulièrement liés au projet de LPM, la période 2019-2025 avait permis une redotation liée à la crise du covid ; il s'agissait de rattraper certains retards et vétustés et de débuter la mise en œuvre de l'ambition stratégique que j'avais proposée en 2021. Pour 2024-2030, le SSA s'inscrit dans les grandes orientations ministérielles, notamment la volonté de rééquilibrage en faveur des soutiens et de mise en cohérence avec les ambitions des armées. Pour le service, cet enjeu est également majeur : nous devons disposer des moyens nécessaires à la réussite de notre mission ; nous sommes donc partis de celle-ci pour dimensionner les moyens. Nous avons également privilégié la cohérence entre nos différents moyens : financiers, humains, d'infrastructure et d'équipement.
Notre but est de contribuer à renforcer l'autonomie des forces armées pour leur permettre de faire face aux conflits et aux menaces auxquels elles peuvent être confrontées. Nous avons défendu plusieurs mesures normatives en ce sens.