Le débat sur le porte-avions existait déjà quand je suis entré dans la Marine : la liste des arguments est longue.
La précédente LPM a repris le sujet à la base. Nous sommes repartis de zéro, en nous posant toutes les questions : Avons-nous besoin d'un porte-avions ? Pourrait-il s'agir d'un bâtiment plus petit ? Avec quel type d'avions ? Ce travail a abouti à proposer au Président de la République la construction d'un porte-avions de supériorité. Certes, nous n'en aurons qu'un, mais les cas dans lesquels la France pourrait employer seule la force en mer sont peu nombreux, hormis la dissuasion nucléaire.
La disponibilité opérationnelle, une fois achevés les cycles de qualification et de régénération, atteint 65 %. Sans me prononcer sur son caractère suffisant ou insuffisant ; c'est en tout cas le maximum que nous puissions obtenir.
La question sur la taille des bateaux renvoie à celle de la performance des avions lancés. Un F-35 à décollage vertical a une durée de vol sans ravitaillement – ce que l'on appelle le playtime – réduit et ne peut donc pas s'éloigner très loin du porte-avions. Pendant l'exercice Orion, nous avons pu mener, avec le Rafale, des raids contre des navires à plus de 1 000 kilomètres du porte-avions. Dans la perspective du retour du combat naval, les vainqueurs posséderont un porte-avions, car ils donneront des coups à ceux qui n'en ont pas : voilà la démonstration que nous avons faite.