Je tiens à saluer l'engagement des marins, qui ont notamment permis de sauver 5 000 vies dans la Manche. Ma question portera sur la construction du nouveau porte-avions à propulsion nucléaire.
Ce porte-avions sera au cœur de notre stratégie de défense maritime. Pourtant, le ministre l'a reconnu la semaine dernière, ce choix fait l'objet de débats, y compris dans l'armée. Nous sommes certes le seul pays avec les États-Unis à disposer d'un porte-avions à propulsion nucléaire, mais les Américains possèdent une flotte significative, dont la France n'a ni les moyens budgétaires, ni les capacités industrielles de se doter. En outre, la disponibilité opérationnelle du porte-avions est limitée en moyenne à 40 %, compte tenu des phases techniques nécessaires de MCO, de repos, de formation et d'entraînement des équipages.
Dans une période de retour des conflits de haute intensité, de multiplication des zones de conflit potentielles et de développement de nouvelles menaces, telles que le réchauffement climatique, le porte-avions est-il, au-delà d'une vitrine, l'outil le plus pertinent pour préserver nos intérêts stratégiques ? Ne faut-il pas investir davantage dans des bâtiments de plus petite taille mais plus nombreux – patrouilleurs océaniques, bâtiments polyvalents de soutien et d'assistance maritimes, porte-hélicoptères amphibies ?
Le 20 janvier dernier, le Président de la République a rappelé son souhait d'acquérir une capacité de maîtrise des fonds marins jusqu'à une profondeur de 6 000 mètres. Cet effort est indispensable pour des raisons environnementales face au pillage et au saccage des fonds marins, mais également économiques puisque la quasi-intégralité des échanges numériques passent par des câbles sous-marins. Les moyens prévus par la LPM vous semblent-ils suffisants pour atteindre cet objectif de contrôle des profondeurs marines ?