Votre question relative à la construction du PA-Ng est à poser au délégué général pour l'armement. Le Président de la République a annoncé avoir choisi la propulsion nucléaire pour le porte-avions dans son discours du Creusot le 8 décembre 2020. Le ministre a déclaré que l'avant-projet détaillé serait signé avant la fin du mois d'avril. L'objectif de cet avant-projet détaillé est de lancer la réalisation du bateau à la fin 2025 ou au début 2026. Le DGA vous donnera les détails de cette opération.
Nous souhaitons que le bateau puisse effectuer ses premiers essais en mer en 2036 et 2037, de manière à avoir deux ans et demi de tuilage avec le Charles de Gaulle. Nous mettrons à profit cette période pour transférer des compétences du Charles de Gaulle vers le PA-Ng. Il faudra inventer une nouvelle vie sur un nouveau bateau, mais avec des gens qui connaissent les porte-avions. Le ministre a lancé le projet sans délai pour assurer ce tuilage, de manière à ce qu'en 2038, lors de l'admission au service actif du PANG, il n'y ait pas de trou capacitaire.
Nous recrutons annuellement environ quatre-vingts marins qui deviendront des atomiciens. La reprise de l'activité nucléaire civile va certes créer des tensions, mais va surtout tirer en avant toute la filière et attirer des talents.
La force de la Marine réside dans sa capacité à former des jeunes : de bachelier à ingénieur atomicien en une dizaine d'années. C'est un escalier social qui fonctionne très bien. Je vous invite à visiter l'Ecole des applications militaires de l'énergie atomique (EAMEA) de Cherbourg. Nous intégrons des jeunes, nous les faisons progresser, parce que nous avons confiance en eux. Avec cette méthode, nous parvenons à atteindre quatre-vingts atomiciens chaque année. Le problème est de garder les plus compétents après dix-sept ans de service.
Comme vous l'avez souligné, le Groupe aéronaval n'est pas qu'un bateau. Nous examinons régulièrement la cohérence d'ensemble de l'outil capacitaire du GAN. L'avion E-2D qui va arriver sur le Charles de Gaulle sera embarqué sur le PANG ; les différents standards du Rafale le seront également, tout comme le SCAF (système de combat aérien du futur). Il s'agit d'un programme d'ensemble.
La Marine tient sur deux grands piliers capacitaires : les SNLE et toute leur suite – guerre des mines, patrouilles maritimes, frégates anti-sous-marines – et le GAN, qui nous tire vers le haut dans la projection de puissance et le combat naval.