L'agrégat de la dissuasion représentera un pourcentage identique à celui de la LPM précédente, et non la moitié du total.
Vous évoquez la rationalité de l'adversaire : la posture de la Fédération de Russie tend, hélas, à démontrer que la dissuasion reste toujours utile. Je ne refuse cependant aucun débat sur la dissuasion nucléaire. Le général de Gaulle a souhaité l'élection du Président de la République au suffrage universel direct, et la tenue d'un débat au Parlement précisément parce que la France était dotée de la force de frappe. Il est faux de prétendre que la dissuasion est consensuelle : j'y suis pour ma part très favorable, mais il en va de l'honneur de notre démocratie que d'en débattre.
Un débat aura bien lieu sur le porte-avions : votre droit d'amendement vous permet de proposer de faire disparaître cette ligne budgétaire. Même si je ne suis pas d'accord avec vous, votre question est légitime, et elle se pose y compris au sein des états-majors. Il me semble que le porte-avions a un rôle à jouer dans la garantie des libertés d'accès maritimes, notamment à Ormuz, Bab el-Mandeb ou Suez. La présence du groupe Wagner en Libye et l'agressivité de la sous-marinade russe, qui compte aussi de nombreuses bases, font peser le risque d'un durcissement des conditions de sécurité en mer Méditerranée, parmi d'autres facteurs.
Je vous remercie de questionner nos choix militaires. Ce débat politique doit avoir lieu pour que nos concitoyens comprennent les orientations que les représentants de la Nation souhaitent pour notre appareil militaire.