Nous écouterons bien entendu les propositions du Parlement.
Déjà en 2017, il nous avait été reproché de faire reposer l'effort du budget annuel de 3 milliards sur nos successeurs. Or, nous l'avons bien intégré. Quand les crédits diminuaient, personne ne semblait s'en préoccuper. Par ailleurs, il est normal qu'une partie importante de l'effort budgétaire soit réparti entre 2027 et 2030, au vu de la période couverte par la LPM ; mais vous doutez peut-être de la capacité de Mme Le Pen à augmenter les crédits budgétaires si elle devait être Présidente de la République à cette date ! Les gaullistes ignoraient qui leur succèderait lorsqu'ils ont voté les premières LPM : cela ne les a pas empêchés de lancer le programme de dissuasion nucléaire, qui n'a porté ses fruits que près de vingt ans plus tard.
Nous pouvons discuter de la hauteur des budgets annuels, à condition de prendre en compte leur soutenabilité pour nos finances publiques. Je suis sûr que les sommes proposées dans la LPM sont compatibles avec la trajectoire des finances publiques du pays. Par ailleurs, à quels programmes alloueriez-vous de potentielles augmentations de budget ? L'étalement n'est pas un retard : il n'est parfois pas possible de produire plus vite. Il ne serait pas crédible d'augmenter les crédits sans être certain de leur bonne exécution.
Par ailleurs, si les crédits n'avaient pas diminué dans le passé, nous n'aurions pas besoin de les augmenter à nouveau.
L'inflation est intégrée à la LPM. Entre les reports de charge, les marges frictionnelles, et l'argent réinjecté en gestion – soit un total de 1 milliard en 2022 et de 1,5 en 2023 –, aucun programme n'a été retardé par l'inflation en dix mois.
Enfin, j'ai annoncé la relocalisation d'une filière de poudre pour les obus de 155 millimètres dans les usines d'Eurenco de Bergerac. Au total, huit projets de relocalisation sont en cours d'instruction.