Vous avez eu raison de souligner la nécessité d'une ligne unie ou, en tout cas, d'une doctrine aussi convergente que possible.
Il ne faut pas céder aux effets de mode. Il a été question de la défense sol-air tout au long du mois de décembre, puis on a cessé d'en parler en janvier, alors que c'était l'actualité opérationnelle. Tout le monde parlait alors de chars, en faisant une distinction, on ne sait pas pourquoi, entre des chars qui seraient légers et d'autres lourds. Puis il y a eu le mois des avions. Il faudrait faire preuve de méthode, ne serait-ce que par respect pour l'opinion publique. Ces à-coups sont d'autant plus incompréhensibles que nos efforts s'inscrivent dans le temps long.
S'agissant des avions, je renvoie à ce que j'ai dit précédemment.
La défense sol-air est ce qui me préoccupe le plus à l'heure actuelle. C'est une nécessité sur le champ de bataille, y compris pour les contre-offensives ukrainiennes, et afin d'assurer la protection des infrastructures civiles et des civils eux-mêmes. Nous sommes très mobilisés, avec les Italiens, au sujet du calendrier de livraison du Samp/T : il faut déployer cet équipement le plus vite possible, à l'image de ce que font les Américains avec le Patriot, car il y a urgence.
Pour ce qui est de l'Europe de la défense, la Facilité européenne pour la paix est devenue une réalité, des sanctions ont été prises de manière unanime, l'adhésion de deux pays européens à l'Otan est soutenue… Bref, les choses avancent.
L'enjeu, pour les obus de 155 millimètres, est de disposer d'une capacité de production suffisante pour pouvoir reconstituer régulièrement des stocks afin d'aider l'Ukraine, ce qui pose notamment des problèmes d'accès à la poudre, de chaînes et de cadence de production. J'ai évoqué la question avec Josep Borrell. Des échanges ont eu lieu sur le sujet avec nos partenaires, et nous en discuterons lundi à Bruxelles.