De toute façon, ce n'est pas négociable.
La deuxième ligne rouge est plus exigeante. Il s'agit de savoir ce que l'on attend de l'avion de combat, y compris au sein de nos armées, où les approches peuvent encore diverger. Après la phase de démonstration technologique, il va falloir faire des choix avant de se lancer dans le développement et la production : des discussions interviendront avec notre partenaire allemand. Ces choix concerneront notamment le poids de l'avion, qui conditionne ses performances. Nos amis allemands sont davantage attachés à la défense aérienne, alors que la France est plus attentive au rayon d'action nécessaire pour mener un raid nucléaire. La question de la dissuasion revient toujours et fait partie de la grille de lecture des choix militaires et industriels effectués sous l'autorité du président de la République. Nos partenaires allemands le savent car nous sommes clairs avec eux.
Il me revient, au cours des deux années qui viennent, de mener les discussions avec l'armée de l'air et de l'espace pour déterminer un cahier des charges du futur avion aussi consensuel que possible dans nos armées.
Si l'on est de bonne foi, il est trop tôt pour être contre le SCAF, car nous connaîtrons la vérité des prix dans deux ans. La question du SCAF a été un peu trop politisée à mon goût, en tout cas si l'on considère la phase dans laquelle nous sommes.
En revanche, les choses sont plus délicates en ce qui concerne le système principal de combat terrestre. Nous aurons besoin de remplacer le char Leclerc bien avant de devoir remplacer le Rafale.