S'agissant de l'interdiction éventuelle des armes nouvelles, je comprends l'angoisse qui peut exister sur ces sujets. Je ne crois pas, toutefois, qu'interdire les lasers, qui peuvent être utilisés comme une arme anti-drones, soit notre première urgence. Nous avons beaucoup travaillé l'an dernier, à l'IFRI, sur les armes autonomes. En France, nous avons déjà du mal à nous doter de drones téléguidés, avec un niveau d'automatisation leur permettant de se rendre sur zone, de décoller ou d'atterrir de manière automatique. La notion de « robots tueurs » est aussi très décriée, compte tenu des émotions qu'elle peut susciter. Pour toutes ces raisons, je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'appliquer aussi sèchement un traité d'interdiction à l'ensemble du spectre des armes nouvelles. Ce serait se priver d'un potentiel très important pour l'avenir. De plus, selon un argument bien connu en droit international, si nous nous en privons, d'autres, qui n'ont pas les mêmes valeurs que nous, ne s'en priveront malheureusement pas.