Je partage pleinement l'analyse selon laquelle il ne faut pas réduire le sujet de l'influence à la lutte contre la désinformation ou la manipulation des informations d'une façon générale. Il ne faut pas non plus le réduire à la communication stratégique. La crédibilité constitue l'un des aspects auxquels la question doit être élargie. L'influence représente en quelque sorte le capital que l'on accumule, par le résultat de nos actions sur de nombreux sujets et le capital que l'on consomme lorsque l'on a besoin de peser sur un sujet précis. Cette vision de la question de l'influence embrasse un champ effectivement beaucoup plus vaste que les seuls aspects liés à la désinformation et à la manipulation de l'information.
Je n'ai pas étudié le projet de LPM de façon suffisamment détaillée pour apporter une réponse précise à votre question mais la stratégie nationale de l'influence demandée par la revue nationale stratégique a été confiée, notamment, au ministère de l'Europe et des affaires étrangères. Celui-ci n'agira pas seul mais il est en train d'organiser l'élaboration de cette stratégie. Il s'agit d'un axe majeur de l'action du ministère, ce qui se reflète dans son budget. Le Quai d'Orsay prévoit d'être chef de file pour l'élaboration mais aussi la mise en œuvre de cette stratégie nationale.