Du point de vue du maintien de la paix, il existe différentes réalités politiques, à commencer par le blocage du système onusien, au niveau du Conseil de Sécurité, rendant l'octroi de mandats beaucoup plus compliqué qu'au cours des années 1990 et 2000. Nous voyons d'ailleurs qu'il n'existe aujourd'hui aucune perspective réaliste pour les grands conflits en cours, ne serait-ce que parce que l'un des États prenant part à ces conflits fait lui-même partie du Conseil de Sécurité et ne permettrait pas l'envoi de missions de maintien de la paix. Le bilan opérationnel des missions de maintien de la paix, au cours des décennies 1990 et 2000 mais aussi plus récemment, apparaît d'ailleurs comme extrêmement mitigé. Pensons par exemple à celui de la mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA), qui a mobilisé 13 000 hommes depuis près de dix ans dans ce pays. Ce sujet mériterait, à lui seul, une autre audition.
Comme vous le savez, le service des essences des armées est devenu le service de l'énergie opérationnelle, ce qui traduit à mon avis une réelle prise en compte, par le ministère des armées, de cette problématique énergétique qui va naturellement de pair avec le maintien de stocks stratégiques propres aux armées. En découlent des besoins spécifiques pour l'acheminement des hydrocarbures, notamment : des « camions carapaces » permettent par exemple d'acheminer le carburant au plus près des opérations. Se profile en arrière-plan une transition vers la frugalité énergétique, c'est-à-dire une moindre consommation et une diversification des sources énergétiques des armées. Le projet de loi de programmation militaire propose d'évoluer vers des véhicules hybrides pour un certain nombre de véhicules terrestres. C'est évidemment une évolution à encourager et tout à fait importante aux plans opérationnel et stratégique.