J'aimerais au préalable témoigner notre sympathie à la rédactrice des comptes rendus qui a fait un malaise hier soir dans l'hémicycle et lui dire qu'elle est dans nos pensées.
Monsieur le ministre délégué, j'appelle votre attention sur trois points.
Premièrement, à La Réunion, 87 % des demandes de logement social concernent le logement locatif très social, les fameux LLTS. D'après les experts, il faudrait que 1 900 logements de ce type sortent de terre chaque année pour répondre à ces demandes. Pour cela, il faut du foncier ; or, à La Réunion, les terres ne sont achetées ni par les bailleurs sociaux ni par les Réunionnais. Il faut certes construire des logements, mais il faut aussi, j'y insiste, que ces logements soient de qualité. Tel n'est pas le cas pour un trop grand nombre de logements qui sortent de terre. Nous sommes pauvres, mais nous avons le droit de vivre dans un logement décent. Il est particulièrement indigne que les gens payent pour vivre dans des logements indécents. Le loyer est, on le sait, le premier poste de dépense des ménages.
Deuxièmement, il y a un manque cruel de logements pour nos étudiants, sachant qu'une grande partie d'entre eux sont pauvres. Ils sont obligés de se tourner vers le logement privé, souvent hors de prix et inaccessible. Cela crée une rupture de l'égalité des chances : si les parents ont de l'argent, ils payent ; s'ils n'en ont pas, cela met en péril la poursuite des études. J'en veux pour preuve que 4 000 étudiants ne trouvent pas de logement. Il faut accélérer dès que possible la construction de logements dédiés pour que nos étudiants réussissent. Si l'avenir se joue à l'école, donnons leur la possibilité de poursuivre leurs études de façon sereine ; ne faisons pas d'économies sur le dos de la jeunesse !
Troisièmement, je vous demande très solennellement, monsieur le ministre délégué, de veiller à ce que la gentrification ne gagne pas de terrain à La Réunion et à ce que l'on prévoie une véritable mixité sociale dans les futurs projets immobiliers, notamment dans les quartiers populaires. Il y va du bon vivre-ensemble ; il ne faut pas qu'il y ait d'un côté les pauvres, de l'autre les riches.