Intervention de Aurélien Taché

Séance en hémicycle du vendredi 5 mai 2023 à 15h00
Quelle politique du logement ? habiter et se loger dignement dans les territoires

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélien Taché :

La politique du logement, en dehors d'une proposition de loi antisquats qui favorise les propriétaires et pénalise la pauvreté, est désespérément absente des priorités de la majorité relative. Monsieur le ministre délégué, quelles sont vos priorités, à vous, alors que plus d'un millier d'enfants ont eu à dormir dehors cet hiver et que 620 personnes sont mortes dans la rue en 2021 ?

Voilà des années que je suis fréquemment interpellé sur les problèmes liés au logement par les habitants de ma circonscription, à Cergy. Des familles cergyssoises m'apportent les preuves que certains bailleurs ne remplissent pas leur part du contrat : chauffage hors service, même en période de grand froid, fils électriques à nu, moisissures, fuites d'eau, portes qui ne ferment plus, prises électriques hors des murs, etc. Bref, autant de situations inacceptables qu'aucun Français ne devrait avoir à subir !

L'urgence s'impose à nous. Donner un habitat décent à tous les citoyens de ce pays devrait être la première des priorités. Même le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a déclaré récemment que le logement devait devenir une grande cause nationale, beaucoup de Français refusant des emplois faute de pouvoir se loger. Encore une fois, c'est un phénomène que je constate tous les jours à Cergy-Pontoise.

Une réunion du CNR « Logement » devrait avoir lieu mardi prochain, si toutefois vous nous le confirmez. Des propositions, issues des groupes de travail du CNR, ont déjà été formulées, et elles donnent de l'espoir. Je souscris notamment à la proposition de rachat massif de passoires thermiques classées F et G pour les rénover et les faire passer sous le régime du bail réel solidaire. Je soutiens également l'idée de créer un bouclier logement, soit une allocation modulable pour limiter le taux d'effort à 25 % pour la moitié de la population aux revenus les plus modestes.

Que pensez-vous de ces propositions ? Ont-elles une chance de voir le jour ? Et si jamais il y avait un problème de financement, je suggère de ponctionner les 3 milliards d'euros dédiés au service national universel (SNU) qui n'intéresse aucun jeune : ils seraient bien plus utiles dans les caisses de votre ministère !

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