Les demandes de logements explosent et les durées de traitement des dossiers s'allongent. Les services de logement dans nos communes sont submergés par les demandes d'attribution de logements sociaux, notamment de logements très sociaux. La crise du logement, c'est celle qui devrait nous préoccuper toutes et tous. Pourtant, il ne se passe rien. La Fondation Abbé Pierre l'a rappelé : il n'y a jamais eu autant de sans-abri et de mal-logés !
On le sait, dans un pays qui se précarise tous les jours, avec une inflation record et des charges qui explosent, le besoin de logement social est crucial. Après trente ans d'augmentation des prix à l'achat et à la location, de nombreux ménages ont aujourd'hui à choisir entre se loger ou se nourrir. Pire, alors même que le parc d'hébergement social est saturé, les maires bâtisseurs, qui compensent le déficit national en logements sociaux sur leur commune, se voient sanctionnés par des baisses d'aides au financement sur le logement très social. C'est le cas à Nanterre, dans ma circonscription. Pourtant le fichier de demandeurs de logements sociaux est composé en grande partie de demandeurs de logements dans le cadre d'un prêt locatif aidé d'intégration (PLAI), jusqu'à 80 % dans certaines villes.
Face à cette crise, nous devons construire massivement, mais pas n'importe quelle catégorie de logements : il faut construire des logements très sociaux. Il en faudrait 60 000 nouveaux par an pour répondre aux besoins de la population. Cela devient donc une nécessité, un enjeu d'humanité, de dignité, de solidarité. Pourtant, en 2021, selon l'Insee, seule une demande de logement social sur cinq a été satisfaite. Les demandeurs disposant des plus faibles revenus doivent attendre entre sept et dix ans pour se voir attribuer un logement social dans certaines villes. Que devons-nous répondre aux familles qui formulent une demande alors qu'elles ont à charge un enfant de 8 ans et qui n'auront éventuellement satisfaction qu'après que ce dernier aura fêté ses 18 ans ? Monsieur le ministre délégué, pour qui construisons-nous des logements sociaux ?
Ma question est simple : imposerez-vous un nombre minimal de constructions de logements très sociaux dans les villes aujourd'hui carencées en logement social ?