Le sujet du logement revêt une dimension singulière dans nos outre-mer où trop de nos compatriotes vivent encore dans des conditions indignes ou peinent à se loger. Il y manque ainsi 100 000 logements. En Guadeloupe par exemple, pas moins de 10 000 demandes de logement social restent encore en attente. Pourtant, depuis maintenant plusieurs années, les rapports s'empilent, les lois et les plans s'accumulent. Tous démontrent que les objectifs de construction ne sont jamais atteints, que les problèmes majeurs de l'habitat informel et insalubre persistent, que l'habitat social continue à se dégrader, que les centres-villes dépérissent et que l'ascenseur du parcours résidentiel est en panne.
Pour résumer, tout est dit, tout se sait, et pourtant, peu se fait. En tant qu'ancien élu local sensible à cette problématique, mais aussi en tant que parlementaire enrichi des propositions des acteurs de terrain, tels que l'Ushom, je pense qu'il est temps d'innover. Disons-le clairement, l'époque des démarches descendantes est peut-être révolue. Les politiques de l'habitat doivent être territorialisées ou coconstruites pour être véritablement transparentes et efficientes. Il faut donc sortir des interventions en silo et créer des synergies, il faut aussi en finir avec des dispositifs d'intervention d'abord calibrés dans l'Hexagone puis déployés ensuite en outre-mer.
Que pensez-vous, monsieur le ministre délégué, de l'idée souvent évoquée ici de regrouper les crédits et de recentrer les compétences, l'expertise et l'ingénierie propres à l'outre-mer au sein d'un même établissement ? Cela permettrait qu'un seul interlocuteur soit le partenaire des collectivités. Seriez-vous favorable à la création d'une agence à gouvernance partagée avec les territoires dotés des crédits LBU, Anah, Anru ou ANCT ?