Vous avez raison de souligner que le zonage de la politique de la ville en outre-mer a une spécificité qui est liée à l'absence de statistiques dans ces territoires, sauf en Martinique et à La Réunion. Néanmoins, les territoires ultramarins comptent aujourd'hui 218 QPV et 25 % de la population y réside contre seulement 8 % sur le territoire hexagonal. Il est vrai qu'il y a une grande variabilité selon les territoires puisque les chiffres atteignent, par exemple, près de 50 % en Guyane et plus de 70 % à Mayotte, mais seulement 7 % à la Martinique.
Vous le savez, j'ai lancé sur le territoire hexagonal et ultramarin une actualisation de la géographie prioritaire avec pour objectif, d'une part, la mise à jour de celle-ci grâce aux données démographiques et à celles relatives à la pauvreté, d'autre part, de faire bénéficier les élus locaux municipaux et intercommunaux d'une plus grande souplesse afin qu'il y ait plus de cohérence entre les QPV et la réalité locale.
Pour appliquer cet objectif en outre-mer, j'ai lancé avec le ministère des outre-mer et le ministère des solidarités, en l'absence de statistiques – sauf pour la Martinique et La Réunion –, une mission interinspections, comprenant l'inspection générale de l'administration (IGA), l'inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l'inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD) pour faire des propositions afin d'actualiser ce zonage en prenant en compte les spécificités ultramarines, mais aussi pour savoir quelle est la gouvernance la plus adaptée puisque, en outre-mer, le pilotage de la politique de la ville est demeuré à l'échelon communal. Cette mission rendra ses conclusions avant l'été et, bien évidemment, je ne manquerai pas de tenir informée l'ensemble de la représentation nationale, en particulier les députés ultramarins, de ses conclusions pour aboutir à une cartographie de la géographie prioritaire la plus adaptée aux territoires ultramarins.