En zone tendue, la pression sur le logement pèse particulièrement sur nos concitoyens, notamment à Paris. Je voudrais rappeler quelques chiffres : 6 000 à 9 000 personnes sont sans abri sur le territoire de la métropole du Grand Paris ; plus de 100 000 personnes sont hébergées ; le taux de rotation du parc social est très faible – il a même atteint son plus bas historique pour s'établir à moins de 4 % aux lendemains de la pandémie –, ne permettant que l'attribution de moins de 8 000 logements sociaux en 2020, chiffre à comparer à celui des ménages inscrits comme demandeurs de logement social à Paris, soit 260 000 ; le loyer médian du parc locatif affiche désormais 27 euros du mètre carré, laissant ainsi de côté une part importante de tous ceux qui prennent soin de Paris ; enfin, les banques sont de plus en plus frileuses, au point que certains ménages ayant pourtant les moyens d'acquérir un bien sont contraints de rester dans le parc locatif.
C'est donc bien l'ensemble du parcours locatif qui est grippé à Paris, avec un impact majeur sur l'hébergement d'urgence et donc sur la situation des plus fragiles. Alors que de nombreuses personnes se retrouvaient démunies lors de la pandémie, le Gouvernement a mené une politique volontariste en pérennisant ou en ouvrant 40 000 places d'hébergement d'urgence. En Île-de-France, le secteur hôtelier a été fortement mobilisé pour héberger les plus fragiles, ce qui a permis l'ouverture de 52 000 places – à mettre en parallèle avec 41 000 places en 2017. Mais à l'approche des Jeux olympiques et paralympiques, les propriétaires de près de 5 000 chambres d'hôtels de région parisienne dédiées spécifiquement à l'hébergement d'urgence se sont retirés des conventions les liant à l'État en raison des perspectives liées à la fréquentation des JO.
Dans ces conditions, monsieur le ministre délégué, quels sont les dispositifs que vous comptez mettre en œuvre pour maintenir un haut niveau d'offre en matière d'hébergement d'urgence dans les mois à venir, une nécessité au regard des besoins de la région ? Et quelles sont les orientations du Gouvernement visant à assurer une meilleure accessibilité au marché du logement francilien ?