Comme vous le savez, le secteur du logement couve une véritable bombe sociale : voilà maintenant plusieurs mois qu'on anticipe une importante crise chez les constructeurs, dans un contexte d'inflation exorbitante et de pouvoir d'achat en berne chez tous nos compatriotes. Tous les professionnels de la filière que j'ai rencontrés m'ont fait part de leurs craintes. À titre de signe avant-coureur, le taux des crédits immobiliers a connu une forte hausse, celui des emprunts sur vingt ans atteignant 3,2 %, ce qui nuit aux capacités d'emprunt des Français. Au-delà de la capacité d'investissement des ménages, une commande amoindrie crée également des difficultés pour les constructeurs, confrontés à la baisse de la demande. On constate ainsi un écroulement de 31 % des ventes de maisons individuelles en 2022. De plus, le nombre de permis de construire accordés pendant le premier trimestre de l'année 2023 a diminué de 27 % par rapport à l'année dernière, entraînant la chute du nombre de projets d'urbanisme et, avec elle, une moindre disponibilité des logements sociaux à destination de nos compatriotes les plus modestes.
La baisse du pouvoir d'achat des Français et le ralentissement subséquent des constructions pourraient détruire 100 000 emplois dans le secteur de la construction d'ici à 2025, selon les chiffres de la Fédération française du bâtiment. Quelles actions le Gouvernement compte-t-il entreprendre afin de sauver le secteur du bâtiment, dont le chavirement aurait un immense impact sur l'économie française ?