…mais je profiterai de cette proposition de loi pour rappeler, en quelques mots, notre vision de l'opérateur national, qui doit rester au cœur de la transition énergétique. L'histoire d'EDF a commencé avec les années fastes de l'électrification de la France et s'est poursuivie avec la construction du deuxième parc nucléaire au monde. Nous en percevons encore les fruits : le mix électrique français est parmi les moins émetteurs de gaz à effet de serre au monde, et parmi les plus compétitifs.
Je l'ai dit en première lecture, et je le redirai autant que nécessaire : le groupe EDF est – et restera – un élément essentiel de la mise en œuvre de la politique énergétique de l'État français. Il est par ailleurs un champion à l'exportation – dimension importante pour la filière et pour le ministre délégué chargé de l'industrie que je suis. Les principaux enjeux d'EDF résident donc dans la production d'énergie, dans la conduite de grands projets industriels et dans la sécurisation de sa capacité d'investissement. Une fois encore, je crains que cette proposition de loi, si elle est adoptée, ne nous détourne de ces objectifs essentiels.
Dans les années à venir, EDF investira à hauteur de dizaines de milliards d'euros par an : cela requiert des moyens et une crédibilité financière. L'opérateur doit retrouver sa maîtrise industrielle dans le nucléaire : c'est nécessaire pour l'entreprise, pour la filière et pour le pays. Il doit aussi accroître sa production d'énergies renouvelables et s'est donc fixé, en la matière, des objectifs ambitieux pour les trente prochaines années. EDF est aussi le moyen des ambitions que je défends en tant que ministre délégué chargé de l'industrie : il n'y aura pas de réindustrialisation verte ni de décarbonation de l'industrie traditionnelle sans un EDF fort, capable de livrer des électrons à bas prix, capable d'offrir une visibilité sur le long terme à des industriels déjà implantés en France ou à des futurs investisseurs.
EDF, c'est également un projet industriel en soi, sans doute le plus grand projet industriel des années futures : construction d'EPR – réacteurs pressurisés européens –, d'éoliennes, d'infrastructures de production d'énergies renouvelables, etc.