Notre assemblée est réunie ce matin pour débattre d'une résolution accusant Israël d'être un régime d'apartheid. Rien que ça ! Déjà, en juillet dernier, trente-quatre députés issus des groupes de gauche avaient déposé un texte semblable, avant de le retirer. Pourquoi ? Mystère. Mais voilà que les mêmes, un peu plus nombreux, recommencent et osent une nouvelle fois, sans honte. Sans honte, vous osez comparer une des nations les plus démocratiques du monde au régime infâme qui existait jadis en Afrique du Sud.
Il est vrai que vous avez été aidés. Même l'ONG Amnesty international s'en est mêlée qui, en février 2022, a publié un rapport certes accablant, mais, comme l'explique Luc de Barochez, rédacteur en chef du service Monde de l'hebdomadaire Le Point, « factuellement erroné, moralement injuste et politiquement contre-producti[f] ». Les auteurs du rapport le reconnaissent d'ailleurs eux-mêmes en expliquant que le traitement des Palestiniens par Israël n'est ni « identique » ni même « comparable » à la manière avilissante dont la minorité blanche sud-africaine opprimait les Noirs entre 1948 et 1994. Mais qu'importe : Israël a bon dos !
Dès lors, la question se pose : pourquoi utiliser le mot « apartheid » pour Israël quand cette ONG de défense des droits de l'homme ne le retient pas pour décrire le sort des Kurdes en Turquie, ni celui des musulmans de la région chinoise du Xinjiang, pourtant enfermés par centaines de milliers dans des camps dits de rééducation et stérilisés de force par les autorités communistes ?