Mes chers collègues, ce n'est pas tout de dresser un constat car la situation ne fait qu'empirer. Je ne suis pas la seule à le penser : c'est également l'avis de Jimmy Carter, de Ehud Barak, d'Avraham Burg, ancien président de la Knesset, de Michael Ben Yaïr, ancien procureur général de l'État d'Israël, de Human Rights Watch, d'Amnesty International, d'ONG israéliennes comme B'tselem, et même de Michael Lynk, rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des droits de l'homme. Pas plus tard que l'année dernière, ce dernier qualifiait d'apartheid « les confiscations de terres incessantes, les colonies exclusivement juives en expansion constante, un double système juridique, le fossé énorme entre les conditions de vie des colons israéliens et des Palestiniens qui vivent parmi eux, l'écart important concernant les droits politiques. »
Je n'ai fait qu'énumérer des faits et les faits sont têtus. Les témoins sont nombreux en Israël et en dehors. Voilà où nous ont menés des années de colonisation, de spoliations de terre, de vexations et d'humiliation collective.
Cette résolution est capitale et ce que vous voterez sera gravé dans le marbre. Dans un futur proche, les historiens et nos enfants se pencheront sur cette période et, comme pour l'Afrique du Sud, ils flétriront ceux qui furent au mieux aveugles, au pire complices. Il n'est que la France qui se targue dans le monde d'une spécificité toute particulière : être le pays des droits de l'homme. Soyons-en dignes.
Permettez-moi de conclure avec les mots du président Chirac : « Tant que les Palestiniens ne peuvent pas gérer leurs propres affaires, tant qu'ils n'ont pas droit à la dignité comme tous les autres peuples […], les frustrations et le ressentiment persisteront. Et nous connaissons tous les fruits amers qu'ils produisent. »