Les centaines de résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies condamnant la colonisation israélienne des territoires palestiniens, les résolutions de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, les enquêtes et rapports publiés par des associations et des organisations non gouvernementales israéliennes comme Breaking the Silence ou B'Tselem, par des ONG palestiniennes comme Al-Haq ou Addameer, et des ONG internationales comme Amnesty International démontrent qu'un système qualifié d'apartheid en vertu du droit international a bien été institué par l'État d'Israël.
Certains font mine de le découvrir. Rappelons que, dès 2006, l'ancien président américain Jimmy Carter employait ce terme dans le titre de son ouvrage sur la politique israélienne, Palestine : la paix, pas l'apartheid. Plus proche de nous, en mai 2021, le ministre des affaires étrangères en exercice, Jean-Yves Le Drian, avait écrit : « Le risque d'apartheid est fort si l'on continue à aller dans une logique à un État ou du statu quo ». En octobre 2022, l'ancien ministre des affaires étrangères, Hubert Védrine, écrivait avec quatre de ses homologues européens : « Nous ne voyons pas d'autre alternative que de reconnaître que les politiques et pratiques d'Israël à l'encontre des Palestiniens vivant en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et à Gaza équivalent au crime d'apartheid. » Jacques Attali a également écrit, en mars 2023, dans une note de blog intitulée « Vers un suicide du sionisme ? » : « Un jour prochain, les Palestiniens […] en viendront à renoncer à la revendication d'un État palestinien – ce que la droite israélienne s'acharne à rendre impossible – pour ne revendiquer que d'avoir les mêmes droits que ceux des citoyens de l'État d'Israël, plaçant le pays dans la même situation que l'Afrique du Sud au temps de l'Apartheid. Cela viendra. »