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Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du jeudi 4 mai 2023 à 9h00
Solution à deux États et condamnation de l'institutionnalisation par l'État d'israel d'un régime d'apartheid — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Le fait est sans précédent : une coalition gouvernementale composée de partis nationalistes, suprémacistes et religieux ultraorthodoxes est au pouvoir en Israël. C'est un gouvernement d'extrême droite motivé par la volonté de saper les fondements démocratiques du pays et d'intensifier la politique coloniale en Cisjordanie.

Cette dérive puise ses racines dans le choix historique de la colonisation. Depuis la guerre des Six Jours, l'armée israélienne a pris possession de la Cisjordanie, y compris de Jérusalem-Est. En 1967, la résolution 242 du Conseil de sécurité de l'ONU avait appelé au « retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés » pour l'instauration d'une paix durable, mais elle est restée lettre morte. Pire encore, la colonisation n'a jamais cessé de s'intensifier jusqu'à aujourd'hui, alors qu'un ministre du gouvernement israélien est venu à Paris dire que le peuple palestinien n'existait pas.

Que les raisons de la politique de colonisation soient politiques, sécuritaires ou religieuses, celle-ci est contraire à la légalité internationale. Elle viole les engagements de l'État israélien, lequel a ratifié dès 1951 la quatrième Convention de Genève dont l'article 49, que je rappelle ici, interdit l'implantation de populations nouvelles dans un territoire conquis à la suite d'un conflit. C'est sur ce fondement que les organes onusiens ne cessent de réaffirmer le caractère illégal de la colonisation israélienne.

Les Palestiniens sont les principales victimes de cette longue dérive. À tel point qu'aujourd'hui, leur condition relève juridiquement d'une situation d'apartheid, telle que définie par le droit international des droits de l'homme qui est au fondement même des Nations unies. Les trois critères posés par le droit international pour qualifier le régime d'apartheid sont réunis en Israël : c'est un régime institutionnalisé, c'est-à-dire organisé par l'État et ses institutions et gravé dans le marbre de la loi ; ce régime est un système, c'est-à-dire une organisation cohérente d'actes ayant pour but la domination et l'oppression d'un groupe sur un autre ; ce régime est intentionnellement maintenu en place.

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