Vinci et Eiffage, les deux concessionnaires à la tête des deux tiers du réseau autoroutier, enregistrent une rentabilité très supérieure à ce qui était attendu, ce qui va à l'encontre du principe de rémunération raisonnable. Les deux groupes présenteraient en effet une rentabilité proche de 12 %, soit un niveau très supérieur à celui ciblé par l'État lors de la privatisation du réseau en 2006. Ce n'est pas moi qui le dis, mais un rapport dont il a été beaucoup question ce soir – je n'y reviens pas.
De plus, les concessions autoroutières touchent environ 11 milliards d'euros par an en péages et continuent d'en augmenter les tarifs. Au 1er février 2023, le tarif des autoroutes a ainsi une nouvelle fois progressé de 4,75 % en moyenne. Être profitable oui, mais être superprofitable sur le dos des automobilistes et des transporteurs captifs, ce n'est ni normal ni moral. Les auteurs du rapport auquel je fais référence recommandent donc un réalignement de la rentabilité.
Monsieur le ministre délégué, vous avez tracé un chemin pour les futures concessions : très bien ! À court terme, je suggère que ces sociétés s'engagent plus fortement dans la transition écologique.
Dans ma circonscription drômoise qui borde le Rhône, l'autoroute coupe la ville du fleuve. L'Europe du Sud et l'Europe du Nord se croisent sur ce segment, générant des superprofits, mais aussi des supernuisances. La solution, à terme, sera d'enfouir ou de recouvrir cet horrible ruban d'asphalte et de rendre le fleuve accessible aux riverains.
En attendant, le programme d'aménagement de la traversée de l'autoroute A7 à Valence est financé à hauteur de 50 %, pour un coût total de 25 à 30 millions d'euros. Il prévoit l'installation de murs ou d'écrans antibruit et antipollution le long de l'autoroute A7 à Valence et à Bourg-lès-Valence. Sont également prévues l'amélioration des traversées de l'A7 et la sécurisation des modes de transport doux. C'est une très bonne chose, mais il semblerait que le retard pris dans la signature du contrat de plan entre l'État et Vinci retarde les travaux nécessaires.
Quels sont les blocages à lever sur ce dossier, et combien de temps les riverains vont-ils attendre alors que les augmentations de tarifs, elles, n'ont pas attendu ?