Voulons-nous davantage de routes, et singulièrement plus d'autoroutes, et, si oui, comment les financer ? Vous le savez très bien, car j'en discute avec de nombreux élus, si on ne finance pas les concessions par les péages, on le fait par l'argent des collectivités et de l'État : il n'y a pas non plus de miracle en ce domaine.
Enfin, il y a la question, que vous avez posée à votre tour, des superprofits, des surprofits ou de la rentabilité excessive, suivant l'expression que l'on retient, des concessionnaires. Le problème est simple : qu'en fait-on ?
En premier lieu, il faut évaluer ces profits, ce qui n'est pas si simple. Je ne reviens pas sur ce point : il y a des réalités et des fantasmes. Si nous les taxons, nous affecterons le produit à des politiques publiques, notamment la transition écologique. Cela étant, et vous me pardonnerez de le dire si brutalement, il ne peut y avoir à la fois une taxe et une absence de péages : c'est l'un ou l'autre.
Il faut dire avec honnêteté aux Français que quand ils payent un péage, le montant finance certes un actionnaire, à qui il faut peut-être demander un effort par la taxe ou une baisse de péage – l'un ou l'autre –, mais il finance aussi l'investissement, l'entretien, voire la construction de nouvelles routes que certains, tel que vous venez de le faire au sujet de l'A31 bis, appellent de leurs vœux. Il faut avoir le courage de dire cette vérité. L'argent que l'on paye pour emprunter une autoroute sert en partie à rémunérer une société et en large, voire très large partie, et c'est heureux, à financer l'infrastructure que l'on utilise.