Pire encore, aucun gouvernement – ni les Républicains, ni les socialistes, ni les macronistes – n'a eu le courage d'y mettre un terme. Au contraire, ils n'ont eu de cesse de l'aggraver.
Quelle ironie que le groupe Socialistes et apparentés propose de débattre de ce scandale alors que c'est précisément dans les cabinets ministériels et sociaux-traîtres du gouvernement Jospin que ces privatisations ont commencé en 2001, avec 8 milliards d'euros ! En 2006, toute honte bue, Dominique de Villepin promettait aux Français que la privatisation des concessions d'autoroutes serait une bonne affaire. Belle affaire promise par les partis du système, qui s'est révélée être une véritable arnaque pour les contribuables, dépouillés des équipements qu'ils avaient eux-mêmes financés, et un cauchemar pour les automobilistes, devenus de véritables vaches à lait !
Ainsi, entre 2006 et 2017, le prix des péages a augmenté de près d'un tiers, à un rythme bien supérieur à l'inflation. En 2023, cette hausse est encore de 4,75 %, le Gouvernement préférant, évidemment, faire payer l'inflation aux automobilistes plutôt qu'aux oligarques du régime.
En quinze ans, les sociétés d'autoroutes ont systématiquement choisi de verser la quasi-totalité de leurs bénéfices en dividendes aux actionnaires plutôt que de baisser les tarifs ou même de rembourser leurs propres dettes. Elles ont ainsi démontré leur avidité révoltante qui alerte, depuis le début, toutes nos autorités de contrôle démocratique.
En 2009, la Cour des comptes affirmait que le prix de vente était sous-évalué de 10 milliards d'euros. En 2014, l'Autorité de la concurrence observait dans son avis que la rentabilité exceptionnelle des autoroutes était « assimilable à une rente » et affirmait, déjà, que les tarifs pratiqués n'étaient pas justifiés par rapport aux risques pris et aux travaux réalisés par les concessionnaires.
Face à de tels constats, tout gouvernement démocratique aurait réagi. C'est mal connaître la capacité du système à préserver les intérêts de quelques oligarques contre l'intérêt du peuple. Au lieu de mettre fin à ce scandale, Élisabeth Borne, directrice de cabinet de Ségolène Royal et Alexis Kohler, directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, travaillèrent à un nouveau contrat, plus intolérable encore !