Je ne suis plus Kevin, mais je suis toujours un député qui défend son territoire. La recherche doit être liée à son territoire d'implantation et aux réalités locales, pour répondre parfois à des besoins spécifiques. La Réunion possède bien des particularités qui se traduisent dans les politiques de recherche. Le caractère insulaire du territoire peut s'avérer contraignant, notamment en termes d'études et d'emploi. C'est pour cela qu'en matière de mobilité des étudiants et chercheurs, nous devons adopter une approche partenariale au sein du bassin océanique. Le développement d'un enseignement supérieur sur l'île est selon nous incontournable ; il doit permettre aux jeunes d'étudier, d'obtenir un diplôme et de travailler au pays, en levant les freins financiers qu'ils subissent. Rappelons que le taux de boursiers atteint 60 % à la Réunion. Nous devons continuer de développer notre université, nos laboratoires et nos savoirs.
Je veux illustrer l'importance de la prise en compte des spécificités locales dans la recherche concernant certaines maladies. L'île de La Réunion subit une explosion des maladies métaboliques comme le diabète de type 2, pour lequel elle détient un record, et s'avère un lieu d'émergence de maladies infectieuses. On y rencontre également des maladies endémiques, comme la leptospirose humaine. Sur le plan scientifique, les enquêtes de cohortes sont l'outil de référence pour observer l'incidence de phénomènes de santé et étudier leurs déterminants. Le CHU de La Réunion constitue actuellement une cohorte réunionnaise. La mise en place de ce projet ambitieux nécessite un soutien financier, afin que soient pérennisés – mon collègue l'évoquait tout à l'heure – les emplois des personnels de recherche dédiés ayant participé à la phase de recrutement des projets de cohortes existants. Madame la ministre, quel soutien le ministère apportera-t-il à la constitution de cette cohorte réunionnaise, qui répondra aux besoins de notre population ?