Depuis 2010, la Chine est le premier producteur de contributions scientifiques en matière d'intelligence artificielle – devant les États-Unis et l'Inde, laquelle a quadruplé sa production, tandis que la France, qui ne cesse de chuter, vient au douzième rang. La LPR prévoit pour 2030 un budget public de la recherche supérieur de 5 milliards à celui de 2020 : compte tenu de l'inflation, cette hausse ne représentera en euros constants que 1 milliard de plus. C'est donc au budget 2020, et non à celui de 2030, qu'il manque 5 milliards !
La faiblesse financière du modèle français tient également à la diminution, depuis une trentaine d'années, des crédits de base au profit des crédits compétitifs, ce qui oblige les laboratoires à multiplier les appels à projets en vue d'assurer leur financement. Ajoutée à celle que nécessite leur fonctionnement, cette charge administrative leur fait perdre un temps de travail précieux : ce n'est ni stratégiquement pertinent, ni économiquement viable. Au contraire, les laboratoires chinois, américains et indiens jouissent du soutien total de leur gouvernement, d'où des financements à la hauteur des enjeux actuels et à venir.
Madame la ministre, il est essentiel que notre recherche ne soit plus perçue comme un coût pour la société, mais comme un investissement primordial pour l'avenir du pays. Étant donné l'impérieuse nécessité de restaurer la souveraineté de la France, quand réarmerez-vous la recherche en l'allégeant des contraintes administratives et en augmentant réellement son budget ?