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Intervention de Joëlle Mélin

Séance en hémicycle du mercredi 3 mai 2023 à 15h00
Quelle attractivité et quelle compétitivité pour la recherche française

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoëlle Mélin :

La recherche française, publique comme privée, a toujours rayonné dans le monde. Mais cela est de moins en moins vrai : nous ne sommes plus qu'au dixième rang des pays de l'OCDE en termes de publications. Les causes en sont multiples : manque d'ambition et, il faut bien le dire, de moyens de la LPR de 2020 ; stratégie nationale peu cohérente, et ce depuis longtemps ; manque d'équipements, par ailleurs aujourd'hui vieillissants ; salaires de la fonction publique parfois indignes ; fuite des cerveaux et des brevets. Résultat : un manque total d'attractivité et de productivité, objet du débat d'aujourd'hui.

Mais un autre frein, moins visible, est tout aussi dangereux : l'espionnage économique, tant dans le public que dans le privé. Or, en matière de renseignement, mais aussi d'audience et de structuration universitaire, notre pays est très en retard. Tout d'abord, le renseignement humain est toujours nécessaire et efficace dans des domaines ciblés, comme nous avons pu le voir à petite échelle avec les étudiants étrangers, mais aussi, plus largement, dans toutes les opérations d'espionnage et d'intelligence économique. Les pertes occasionnées sont incommensurables. Il conviendrait donc d'installer dans notre pays une culture du risque de l'espionnage, notamment en protégeant et sensibilisant les chercheurs, en protégeant les brevets et en garantissant la souveraineté des données.

La cybercriminalité est quant à elle l'objet de toutes les attentions. Mais hélas, l'Europe, dont l'université Eelisa – European engineering learning innovation and science alliance – présente des faiblesses, a pris du retard, tout comme la France et l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi).

Ma question est donc simple : quels moyens comptez-vous donner à l'Anssi pour mener ses actions ? Corollaire : envisagez-vous de prendre enfin réellement en main le problème de l'intelligence économique appliquée à la recherche, éventuellement en le confiant à un secrétariat dédié, seule garantie d'une réussite opérationnelle ?

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