Vous avez tout à fait raison, et je souscris pleinement à vos propos : l'agriculture est à la croisée de multiples enjeux, en particulier l'alimentation durable et la souveraineté alimentaire. L'équation est compliquée, les défis à relever sont nombreux : nous y travaillons beaucoup à l'échelle interministérielle, avec le ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchu, et le ministre de la santé, puisque les conséquences sanitaires sont importantes. La recherche en matière alimentaire et agricole est un axe fort de la planification écologique pilotée par la Première ministre.
La recherche agronomique, c'est aujourd'hui en France 1,2 milliard d'euros par an et environ 23 000 personnes. À travers le plan France 2030, plus de 2,7 milliards d'euros seront mobilisés en faveur de la transition agricole et alimentaire. Ce plan sera donc un levier important pour concentrer les efforts afin d'accélérer la transition et de répondre aux enjeux. Parmi les programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR), je citerai le PEPR sur l'agroécologie et le numérique, les grands défis « biocontrôle et biostimulants » et « robotique agricole », ou encore le PEPR sur la sélection variétale avancée. Cette liste illustre à la fois la pluridisciplinarité et l'interdisciplinarité de la recherche agronomique, et la nécessité de piloter et coordonner l'ensemble des acteurs pour assurer l'efficacité des programmes – rôle qui, en matière d'agriculture et d'alimentation, sera joué par l'Inrae, institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement.
La transition agroécologique présente des enjeux majeurs – vous comme moi en avons cité beaucoup d'exemples. Pour y répondre, ce qui ne sera pas chose facile, la recherche doit être systémique. C'est pourquoi nous assurons un pilotage renforcé à l'échelle interministérielle et investissons puissamment à travers le plan France 2030.