L'écologie est clairement incompatible avec le logiciel de l'extrême droite, ils l'ont toujours montré en réalité. Le localisme est un concept dont les définitions varient selon où l'on se situe, de quel côté de l'hémisphère, de quel côté de cet hémicycle, et nous avons bien du mal à croire au manifeste venant de vos rangs – qui se sont d'ailleurs vidés au fur et à mesure d'un débat qui semble peu vous intéresser – car, comme le rappelait mon collègue Charles Fournier, la vision du Rassemblement national en la matière est loin d'être la plus désirable et plus loin encore d'être la plus vertueuse.
Il suffit d'ailleurs de s'attarder quelques instants sur la lecture du programme de Mme Le Pen pour réaliser combien le localisme à la sauce RN peut tout à fait se cuisiner à la sauce identitaire et capitaliste sans pour autant s'attacher aux ingrédients nécessaires à la réindustrialisation et à la préservation de l'environnement ou encore des écosystèmes. Le localisme du RN sur un autre plan, celui de l'énergie, reprend l'expression anglaise not in my backyard, en d'autres termes : « D'accord, mais pas chez nous ». Pourtant toute une filière peut être développée, celle d'une industrie nationale de l'éolien et du photovoltaïque, créatrice d'emplois et d'une expertise à la française, plutôt que d'importer. Il s'agit de constituer une filière à haute valeur ajoutée quand la question de l'indépendance énergétique pèse si lourd sur notre avenir. Mais non, surtout pas chez nous.