Je vous remercie pour cette question qui me permet de vous expliquer combien le textile est un emblème de la catastrophe industrielle qui nous affecte depuis des décennies mais aussi du volontarisme du Gouvernement qui, depuis quelques années, a pris le taureau par les cornes.
Cette filière a subi de nombreuses délocalisations : aujourd'hui 87 % des produits de mode sont importés, ce qui est paradoxal puisque la mode française rayonne dans le monde entier et représente l'un des secteurs, sur son segment haut de gamme, pour lesquels le chiffre des exportations nettes est positif – nous en comptons encore quelques-uns.
Cette filière connaît un renouveau, notamment dans les filières du lin et du chanvre que vous avez mentionnées.
Nous y travaillons à la fois en amont, au niveau industriel, et aussi en aval, au niveau des consommateurs pour leur redonner envie d'acheter français. Je suis sûr que chacun et chacune d'entre vous a déjà fait face à cette question : « Il est sympa ton pull, ou est-ce que tu l'as acheté ? Où a-t-il été fait ? » Quand il y a encore cinq ou dix ans, la question en général était : « Il est sympa ton pull. Combien coûte-t-il ? » Nous sommes en train de changer de culture pour ce qui concerne le « acheter français ». De ce point de vue, même si nous divergeons sur la question des moyens, je pense qu'on peut se retrouver.
Je rappelle que la France comptait, en 1968, 166 filatures de lin. Il n'en restait aucune il y a quelques années mais, vous l'avez dit, certaines sont en train d'ouvrir chez vous, en Alsace, mais aussi à Béthune, dans le Nord, en Normandie et bientôt en Bretagne. Nous sommes en train de relocaliser le tissage du lin en France mais aussi le tricot et la fabrication de textiles. On a aujourd'hui des distributeurs qui sont fiers de vendre du « fabriqué en France ». Profitons-en, continuons à investir. Le Gouvernement y contribue grâce à des aides extrêmement ciblées qui sont disponibles dans le cadre de France 2030 ; n'hésitez pas à nous envoyer des projets, nous les regarderons de près.