La France est un grand pays de l'histoire du textile, une filière qui a connu une forte expansion au milieu du XIX
Cependant, dans les années 1970, pour bénéficier d'une main-d'œuvre moins chère, notre pays a organisé une délocalisation massive de sa production textile. Ainsi, entre 1996 et 2015, nous avons perdu 51 % de notre production textile et 66 % des effectifs.
Autrefois capable de s'habiller toute seule, la France importe désormais ses vêtements de Chine, d'Inde ou d'Europe de l'Est. Pourtant nous continuons à produire des matières premières textiles de qualité. La France est ainsi le premier producteur mondial de lin et le premier producteur européen de chanvre. Mais la délocalisation des entreprises de production textile a entraîné la perte des savoir-faire et des machineries. Nous envoyons donc encore aujourd'hui 80 % de notre production de lin en Chine et les 20 % restants en Europe de l'Est.
Toutefois, depuis plusieurs années, quelques filatures renaissent sur notre territoire et avec elles des savoir-faire artisanaux et agricoles. En 2020, le groupe Velcorex-Emanuel Lang rouvrait ainsi la première filature de lin française dans mon département, le Haut-Rhin, offrant ainsi un nouveau débouché local à notre production.
Le localisme, en rapprochant la production de la consommation, doit devenir un principe d'organisation de notre réindustrialisation et de l'aménagement de nos territoires en transition. Dès lors, quoi de plus symbolique que de se lancer dans la relocalisation de notre production textile ?
Nous savons que l'industrie de la mode rejette plus de 1 milliard de tonnes de gaz à effet de serre chaque année. Si nous voulons réussir nos transitions, il est nécessaire de rapprocher les différentes étapes de production et de faire émerger un secteur textile local français.
Il faut également souligner que le lin comme le chanvre sont des plantes aux nombreuses vertus écologiques qui contribuent à une bonne gestion de l'eau tout en préservant la qualité des sols.
Ma question est donc la suivante : comment encourager la relocalisation de la production textile grâce à la création d'écosystèmes textiles locaux qui intègrent sur un territoire l'ensemble de la chaîne de valeur textile, de la matière première agricole aux savoir-faire artisanaux jusqu'aux acheteurs français ?