Le 16 janvier 2020, le groupe Nestlé annonçait la fermeture de sa ligne de production de « Kub Or » – vous en avez tous dans vos placards – de la marque Maggi, à Itancourt, dans mon village, et actait ainsi le licenciement de 158 employés. À la suite de ce véritable coup de massue dans le bassin d'emplois saint-quentinois, il a fallu redoubler d'efforts pour que s'implantent des start-up aussi innovantes que respectueuses de l'environnement. Aujourd'hui, l'une d'entre elles reconditionne des appareils électroménagers dans le cadre de l'économie circulaire, une autre produit des chips issues de matières premières axonaises et une troisième conçoit des panneaux isolants préfabriqués à partir de matériaux biosourcés régionaux. À la fin de l'année 2023, on peut espérer 80 à 100 emplois sur le site grâce à l'acharnement, au travail et à la volonté des forces publiques et politiques en présence, dont je fais partie. L'ancienne friche Nestlé d'Itancourt est désormais un exemple parfait d'une réindustrialisation au service de l'environnement, dans un processus qui allie circuit court, savoir-faire local et croissance économique.
Ce cas concret démontre que la réindustrialisation d'un territoire doit s'articuler autour d'une logique de proximité et d'une dynamique évolutive qui prennent appui sur l'histoire et les ressources disponibles d'un territoire. Mais attention, ne nous égarons pas ! La reconquête de la souveraineté alimentaire, énergétique et industrielle de la France ne doit pas s'envisager comme un repli sur soi, une autarcie ou une indépendance totale. Elle ne doit pas être le prétexte à un retour du protectionnisme, qui réunit contre lui le consensus des économistes et le bilan des expériences passées.