Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mardi 2 mai 2023 à 15h00
Bilan de la loi de programmation militaire 2019-2025

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Après avoir coupé le budget de la défense pendant vingt-cinq ans, la loi de programmation militaire 2019-2025 avait prévu de porter la part des dépenses militaires à 2 % du PIB en 2025 et de créer 6 000 emplois. L'objectif était de construire un modèle d'armée complet et équilibré, eu égard aux menaces nouvelles, notamment sur le continent européen.

Si pour l'instant l'exécution budgétaire est tenue, avec une augmentation effective des crédits de paiement – 40,9 milliards d'euros en 2022 contre 35,9 milliards en 2019 –, cela reste insuffisant, notamment en ce qui concerne la soutenabilité de la trajectoire budgétaire de la LPM, avec pour corollaire le risque d'évincer certains investissements. Par ailleurs, notons que depuis 2019, nos armées ont été fortement engagées sur le territoire national, mais aussi au Sahel et au Levant, tout en maintenant une importante capacité de déploiement.

Nous ne pouvons ignorer les défis de taille auxquels nous faisons face, comme le souligne la Cour des comptes : une nécessaire réduction du déficit, afin de repasser sous la barre des 3 % du PIB et, parallèlement, la montée en puissance des menaces extérieures, comme en Ukraine. La LPM 2024-2030 ne semble pas relever ces défis, malgré des dépenses en hausse – 413 milliards sur sept ans contre 295 milliards pour la période précédente.

Je voudrais évoquer l'exemple de l'entreprise Arquus, qui fabrique 90 % des véhicules de l'armée de terre. Si le projet de loi était voté en l'état, elle devrait faire face à une baisse de 20 à 25 % des cibles d'équipements initialement planifiées.

Malgré les efforts consentis dans le cadre de la LPM 2019-2025, ne craignez-vous pas, monsieur le ministre, que la France paye rapidement cette modération dans ses efforts de guerre, alors que notre armée aurait besoin d'équipements substantiels, compte tenu des enjeux géostratégiques actuels – l'Ukraine, Taïwan, le Haut-Karabakh et j'en passe ?

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