Intervention de Sébastien Lecornu

Séance en hémicycle du mardi 2 mai 2023 à 15h00
Bilan de la loi de programmation militaire 2019-2025

Sébastien Lecornu, ministre des armées :

S'agissant du Scaf, je ferai preuve de la plus grande transparence lors des débats sur le projet de loi de programmation militaire. Permettez-moi de rappeler deux ou trois éléments sur la progression de ce programme. La phase 1B a été signée ; la France en est le chef de file, ce qui signifie que l'entreprise Dassault mène largement les opérations. Le coût de cette phase s'élève à 3 milliards d'euros, qui seront répartis entre les trois pays participants à parts égales ; le coût pour la France sera donc de 1 milliard d'euros.

Nous avons besoin de cette phase 1B : quoi qu'il arrive, il faut faire ce démonstrateur, qui nous permettra d'affiner nos attentes. Quand je dis « nous », c'est un nous français, car nous avons des attentes particulières vis-à-vis de cet avion : en matière de dissuasion nucléaire tout d'abord, puisqu'il sera le « successeur » du Rafale. Je mets des guillemets, parce que le Rafale et le Scaf cohabiteront quelques années. Lorsque le Scaf prendra la suite, il devra alors être capable de participer à nos forces aériennes stratégiques. La seconde attente particulière concerne les forces aéronavales et la nouvelle génération de porte-avions. Les partenaires allemands et espagnols sont au courant de ces caractéristiques indispensables.

Le troisième point concerne évidemment la doctrine à l'exportation – Jean-Louis Thiériot y revient souvent en commission de la défense. Nous exportons des Rafales dans des pays en dehors de l'Otan et de l'UE : en Indonésie, en Inde, aux Émirats arabes unis. Il est évident que nous ne pouvons pas dépendre du Bundestag ou d'un autre parlement pour exporter nos armes. C'est pourquoi la doctrine à l'exportation est un élément important, au sujet duquel nous devrons également débattre.

Dans deux ans, nous aurons à nous prononcer sur la phase 2, en fonction justement de la morphologie de ce démonstrateur et de différents autres points. Malheureusement, je ne peux pas approfondir davantage en deux minutes, mais nous consacrerons du temps à ce sujet lors de l'examen du projet de LPM. Par ailleurs, je le dis devant l'Assemblée nationale : je suis prêt à organiser des rendez-vous plus réguliers avec le Parlement concernant ce programme, afin d'assurer une véritable transparence et d'éviter le procès trop facile qui pourrait lui être fait.

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