La loi de programmation militaire en vigueur a marqué une rupture avec la politique déflationniste de recrutement militaire des LPM précédentes ; nous saluons les efforts consentis. Toutefois, cette dynamique a vu ses missions couronnées d'un succès en demi-teinte, notamment s'agissant de la fidélisation des effectifs. Pour l'heure, la cible n'est pas atteinte. Les rapporteurs ont mis en évidence les causes structurelles de cet échec : la principale est l'écart croissant de rémunération avec le secteur civil, qui engendre un phénomène de prédation des militaires par les entreprises du privé.
Les conséquences opérationnelles de ce déficit de fidélisation mettent en péril l'institution militaire dans sa structure même. Eu égard au contexte géopolitique actuel et à venir, la laisser se déliter serait une erreur politique impardonnable.
L'objectif immédiat est de rendre aux armées françaises leur attractivité auprès des jeunes générations. Pour ce faire, les rapporteurs ont exprimé cinq recommandations. La première et la plus urgente pour stopper l'hémorragie des effectifs consiste à faire évoluer la part indiciaire de la rémunération. Cela permettra de résoudre le problème du décalage entre les salaires des militaires et ceux pratiqués dans le civil, a fortiori à l'aube d'un cycle économique inflationniste croissant et durable. En réalité, l'enjeu est la reconnaissance du militaire et de son statut : sans reconnaissance, il n'est pas de fidélité possible.
Monsieur le ministre, l'argent est le nerf de la guerre. Quand allez-vous augmenter significativement la part indiciaire de la rémunération de nos soldats et leur offrir les perspectives de carrières indispensables à leur longévité au sein de l'institution ?