Nous commençons à entrer dans le vif du sujet. On voudra toujours nous entraîner à compter le nombre de trombones dans le rapport annexé, mais il faut aussi évoquer les menaces qui nous sont propres, dans la mesure où la France est une puissance dotée, une démocratie et un pays qui a des territoires outre-mer. La loi de programmation en vigueur a constitué un virage ; de nouvelles fonctions se sont développées au sein de l'armée, mais aussi au sein de l'État, au ministère des affaires étrangères et à la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), dont les moyens augmenteront aussi sur la période 2024-2030.
Nous avons investi 201 millions d'euros en 2021, 231 millions d'euros en 2022 et 288 millions d'euros en 2023 – une augmentation de près de 20 % par an – pour doter les armées des moyens nécessaires. Il s'agit de moyens en technologies et en intelligence artificielle, un sujet dont il faudra s'emparer tant il pose de nombreuses questions éthiques, mais surtout de moyens humains. Il s'agit, pour le moment, d'embaucher des cybercombattants. Entre 2000 et 2017, la progression a été très importante ; nous atteindrons 3 500 ETP à la fin de l'année 2023. C'est une bonne nouvelle. Nous poursuivrons cet effort au profit du cyber dans le cadre de la prochaine loi de programmation militaire. Ainsi, 500 millions d'euros seront dédiés aux opérations d'influence et près de 4 milliards seront affectés à toutes les fonctions cyber – au sein des forces armées et de la DGSE.
C'est mission impossible que de développer le sujet en deux minutes, mais gardez à l'esprit que les points de bascule entre les deux LPM correspondent à des menaces réelles que, malheureusement, nous aurons à connaître.