Rien ne serait pire que de tenir les réservistes pour une force d'appoint, comme cela a été trop longtemps le cas. Quand demain, nous dirons que l'armée française compte 300 000 hommes, 200 000 d'active et 100 000 réservistes, nous aurons gagné notre pari, tant sur le plan opérationnel que sur celui de la reconnaissance.
Par ailleurs, les mesures du projet de loi de programmation militaire, auxquelles vous avez contribué dans le cadre du groupe de travail – je vous en remercie – et sur lesquelles vous reviendrez, j'imagine, en défendant vos amendements, doivent permettre de débloquer certaines situations. Le meilleur moyen d'atteindre notre cible est de permettre à celles et ceux que la limite d'âge contraignait à quitter la réserve d'y rester ; de permettre à celles et ceux qui mènent un dialogue de qualité avec leur employeur de bénéficier de facilités nouvelles ; aux autres, dont les relations avec leur employeur sont moins faciles, de s'appuyer sur une mesure légale.
Même si je n'aime pas l'expression « désert militaire » – l'armée est présente pour la nation sur l'ensemble du territoire national –, vous avez raison de dire que les délégations militaires départementales (DMD) qui ne peuvent s'appuyer sur une base navale, une base aérienne ou un régiment sont clairement confrontées à un problème logistique. Nous les avons recensées ; il nous faudra un peu plus de temps pour les renforcer, après avoir étudié la manière dont les unités déployées dans les départements voisins, notamment au sein des bases de défense, peuvent y contribuer.
Enfin, même si je suis juge et partie en la matière, suivons l'exemple de la réserve opérationnelle de la gendarmerie nationale, que je connais bien, en répertoriant les missions les plus intéressantes. Le pire, pour un militaire de réserve, est de signer un engagement à servir dans la réserve (ESR) sans jamais être convoqué. Nous devrons donc orienter les recrues selon les besoins – davantage de marins ici, plus de gendarmes là – ; ce travail devra être mené avec précision.