Je souhaite évoquer le sujet des réserves, dans la LPM en cours et dans la prochaine. L'année dernière, le Président de la République a émis le souhait de doubler le nombre de réservistes, un vœu que vous avez repris à votre compte. L'objectif d'une réserve opérationnelle rénovée a été transcrit dans le projet de LPM que nous examinerons à partir de la semaine prochaine.
Dans le rapport d'information que M. Jean-François Parigi et moi-même avions rédigé sur les réserves sous la précédente législature, nous évoquions plusieurs pistes, qui trouvent leur traduction dans le projet de loi de programmation militaire. Celui-ci prévoit qu'en 2030, les réserves seront organisées en quatre types : une réserve de combat, une réserve de compétences, une réserve de protection et résilience du territoire national et une réserve investie d'une mission de rayonnement. Pourriez-vous préciser ces évolutions, notamment pour les territoires dépourvus de casernes – question que j'ai déjà évoquée tout à l'heure, lors des questions au Gouvernement ? Comment, dans de tels territoires, créer des liens avec les centres du SNU et les réserves ? Il faut que les investissements massifs prévus soient cohérents, pour être pluriopérationnels dans les territoires.
Par ailleurs, vous avez évoqué le groupe de travail sur les réserves que vous avez créé l'hiver dernier. J'ai participé à toutes ses réunions et ai constaté que le mot « reconnaissance » ne cessait de revenir dans le discours de celles et ceux qui sont rattachés à l'une des quarante-huit réserves de notre pays – notamment les réservistes militaires –, la plupart d'entre eux témoignant d'un sentiment d'invisibilité.
Certes, des journées nationales des réservistes sont déjà organisées, mais elles s'étalent sur un mois. Ne faudrait-il pas les repenser ? Au Canada, elles ont lieu le même jour, et à cette occasion, n'importe quel réserviste peut porter son uniforme dans son entreprise – le boucher du coin peut ainsi faire savoir qu'il est gendarme le week-end, par exemple. Cela donne un tout autre rayonnement à un tel engagement citoyen ; c'est aussi cela la résilience. Dans six jours, nous célébrerons le 8 mai ; cette journée ne pourrait-elle devenir synonyme de l'engagement national dans les réserves, alors que les Français associent davantage cette date à un jour férié qu'à une journée patriotique ?