Je remercie le groupe MODEM d'avoir demandé l'inscription de cette séance de contrôle à l'ordre du jour. Elle nous permet de mener un débat sur la réalisation de la LPM actuelle et de nous projeter sur la prochaine LPM, dont l'examen a déjà commencé à l'Assemblée nationale puisque quatre auditions ont déjà eu lieu, deux devant la commission de la défense nationale et des forces armées, une devant celle des affaires étrangères et une autre devant la commission des finances. La conférence des présidents a décidé ce matin que la discussion en séance publique du projet de loi de programmation militaire 2024-2030 s'étendrait sur deux semaines. Ce sera l'occasion de discuter de l'avenir de notre défense nationale et d'ouvrir de nouveaux horizons.
Avant de répondre aux points soulevés par les différents orateurs, je voudrais remercier les députés présents dans l'hémicycle d'être venus.
L'armée française est une armée d'emploi. Le premier bilan à établir est donc celui des opérations qui lui ont été confiées, et sur certaines desquelles le député Roussel est revenu. Quelle que soit l'opinion que l'on peut avoir sur leur réussite politique et diplomatique, l'armée française n'a en aucun cas failli dans l'accomplissement de ces missions.
Je vous remercie de vous être inclinés devant la mémoire des cinquante-neuf militaires morts au Sahel au cours des opérations Serval et Barkhane, du lieutenant Damien Boiteux en 2013 au brigadier Alexandre Martin en 2022, mais également au cours des opérations Chammal au Levant, Atalante dans la corne de l'Afrique, Agénor à Ormuz, celle de la Finul, la Force intérimaire des Nations unies au Liban – le dernier engagement majeur de la France sous mandat des Nations unies, dont on parle trop peu –, ainsi que celles menées sur le territoire national : Sentinelle et Harpie, en Guyane, sans oublier les nombreuses patrouilles, liées à la sécurité aérienne ou à la dissuasion nucléaire. Je voudrais faire taire celles et ceux qui tentent de remettre en cause l'efficacité de nos armées, notamment au Sahel. Nous pourrons y revenir.
Vous avez tous évoqué le renversement de la tendance, notamment en matière de ressources. La préparation et la construction de l'exécution de la LPM à l'euro près ont été faites en euros courants, ce qui a permis de traiter les fluctuations de l'inflation durant la période.
L'inflation a d'abord été négative, ce qui a permis à l'exécutif d'insérer des programmes qui n'étaient pas prévus dans la loi de programmation. Personne ne l'a souligné, ce qui m'a un peu étonné puisque vous auriez pu nous en faire le reproche. Je pense au Fort neuf de Vincennes ou à la prise en compte de cibles nouvelles grâce à des critères macroéconomiques favorables. Il faut le reconnaître, même si chacun a tendance à voir la grenouille gonflée ou dégonflée en fonction de ce qui l'arrange.