Il a fallu approuver, en loi de finances rectificative, 1,5 milliard d'euros supplémentaires. Il est d'ailleurs heureux que ce choix ait été fait : je vous en remercie, monsieur le ministre. L'Ukraine y est pour beaucoup, mais il faut en tirer toutes les conséquences. La prochaine LPM, pour conjurer les effets de l'inflation, les éventuelles ressources extrabudgétaires insuffisantes ou une dégradation accrue de la situation internationale, devra prévoir des clauses d'indexation et de revoyure.
Enfin, quatrième et dernière leçon, la clé de tout est la capacité à remonter en puissance et à mobiliser le pays. Nos difficultés pour produire en suffisance munitions ou encore canons Caesar le disent à satiété. Cela suppose des efforts budgétaires de l'État et l'engagement sans faille des industriels, mais aussi un changement de paradigme dans l'édification d'une défense globale.
À l'heure où l'on parle tant de durabilité, notre mission collective est de faire partager cette évidence : la sécurité et la résilience sont le fondement de toute collectivité socialement responsable. Ce sont les pierres d'angle qui tiennent tout le reste. Il y faut une volonté politique, un esprit d'unité, ainsi qu'une densification de l'âme.
Oui, mes chers collègues, la LPM 2019-2025 a un goût d'inachevé et la route sera longue. Forts des leçons apprises, il nous appartiendra, dans la prochaine LPM, d'aller plus loin, guidés par les mots du lieutenant Charles Péguy, tombé à Villeroy, en Seine-et-Marne, mon département : « Rien n'est meurtrier comme la faiblesse et la lâcheté. Rien n'est humain comme la fermeté. Les régimes de lâcheté sont ceux qui coûtent le plus au monde, et en définitive ce sont ceux qui peuvent finir et les seuls qui finissent réellement dans l'atrocité. » La mobilisation de la France pour sa défense est là pour l'éviter.