« Prévoir pour pourvoir afin de pouvoir. » Cette phrase du maréchal Foch n'a pas pris une ride. La loi de programmation militaire est une loi singulière. Elle constitue tout d'abord l'incarnation du pacte entre la nation et son armée. Elle est également un outil de planification financière indispensable qui doit s'inscrire dans la durée. Cette notion de temps long, si difficile à promouvoir aujourd'hui tant le court terme prend souvent l'ascendant sur la préparation de l'avenir, est indispensable en matière de programmation militaire. Il est de notre responsabilité de voir loin, bien au-delà de nos petites personnes. Nous servons quelque chose de plus grand que nous : la nation.
Une loi de programmation militaire est avant tout la traduction d'une ambition stratégique ; elle symbolise, plus que toute autre loi, la place que notre pays souhaite tenir au sein du concert des nations – des grandes nations.
Aucune des précédentes, aucune, n'a été respectée depuis le début des années 1980. Nos armées ont servi de variable d'ajustement budgétaire pendant près de quarante ans. Certains n'avaient pas tiré les leçons de l'entre-deux-guerres, n'avaient pas voulu l'impopularité. Certains ont fait le choix de la facilité, n'ont pas voulu voir au-delà de l'horizon. Décider de l'avenir de la France au rythme des sondages, c'est insulter ceux qui la bâtissent depuis le baptême de Clovis.